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Aujourd’hui, le web alimente deux milliards de sites internet. Le numérique fait partie intégrante de nos vies, et nous passons de plus en plus de temps sur nos écrans. Même si peu de personnes le savent, cette activité numérique entraîne des conséquences : elle contribue énormément à l’empreinte environnementale.
À l’heure où l’écologie devient de plus en plus importante pour préserver la planète, il devient urgent de se mobiliser pour limiter l’impact environnemental des sites web sur notre environnement et freiner le développement des gaz à effet de serre. La réponse : l’éco-conception web.
Qu’est-ce que l’éco-conception web ?
L’objectif de l’éco-conception web est de créer des sites offrant les meilleures performances énergétiques tout en réduisant leur impact environnemental. Ces derniers nécessitent des ressources, notamment pour la consommation d’électricité du serveur, l’affichage du navigateur, la production de matériel, etc. Ils nécessitent aussi des matières premières et ne sont pas écologiques.
Véritable démarche verte, l’écoconception vise à minimiser notre impact climat-énergie lors de la création de produits et de services. Elle réduit la pollution provoquée à chaque étape de leur cycle de vie (extraction des matières premières, fabrication, distribution, utilisation et fin de vie (recyclage, réutilisation ou revalorisation). Elle permet aussi de limiter l’utilisation excessive de ressources naturelles.
Selon une étude de GreenIT sur l’empreinte environnementale du monde digital, le numérique est responsable d’environ 4 % des émissions de gaz à effet de serre de l’humanité. Les GES les plus connus sont le CO2, le méthane et le protoxyde d’azote. Rappelons que les émissions de GES ont un effet négatif sur la couche d’ozone. L’impact sur le changement climatique est donc réel.
L’éco-conception et ses bénéfices
La réduction des impacts environnementaux
La démarche d’éco-conception d’un produit contribue à réduire notre empreinte écologique. Elle permet notamment de préserver les ressources naturelles, elle protège la biodiversité, elle contribue à la réduction de la pollution de l’air et des nuisances, elle permet le maintien d’un climat stable…
En somme, l’écoconception est une démarche renouvelable qui procure des avantages vertueux et non négligeables pour notre biodiversité.
L’éco-conception comme motivateur d’équipe
L’éco-conception implique la coopération de nombreux métiers pour être mise en place. Graphistes, acheteurs, responsables production, contrôle qualité, marketeurs, responsable développement durable…
Tous ces métiers seront amenés à créer ensemble lors d’un projet commun. Résultat : l’écoconception renforcera naturellement les synergies entre les différentes fonctions de votre entreprise.
Créer un avantage compétitif grâce à l’éco-conception
Opter pour l’écoconception ne signifie pas oublier les coûts inhérents à vos activités. En procédant à l’analyse du cycle de vie d’un produit, depuis l’extraction du matériau jusqu’à sa revalorisation ou son recyclage, l’écoconception permet de mieux maîtriser les coûts associés à sa fabrication.
Par conséquent, vous serez plus à même d’optimiser toutes ces étapes, que ce soit d’un point de vue économique mais aussi environnemental. Vous gagnerez donc un avantage compétitif par rapport à vos concurrents. Une véritable croissance verte pour votre entreprise.
La crise écologique et ses dangers
Les scientifiques lancent aujourd’hui fréquemment des alertes sur l’émergence d’une crise écologique mondiale. Le but de l’écologie est de la retarder, voire de mettre en œuvre des dispositifs solides pour préserver les écosystèmes et tenter de l’éviter. Tous les pays sont concernés, qu’ils soient des pays développés ou des pays en développement.
Les déséquilibres et la pollution atmosphérique causés par les activités humaines sont à l’origine de la crise écologique actuelle.
Les émissions de CO2 (dioxyde de carbone) émises par l’homme proviennent de plusieurs activités :
- La combustion des énergies fossiles (exemple : gaz naturel),
- La production mondiale d’électricité,
- L’agriculture,
- Les industries,
- …
Elles contribuent toutes à perturber l’équilibre de l’atmosphère et donc le climat. On l’observe aujourd’hui avec une température moyenne plus élevée qu’avant. D’autres facteurs jouent un rôle négatif : la déforestation, les emballages, les polluants, etc. Ces phénomènes impactent aussi la qualité de l’air et les océans. Combinés, ils provoquent le réchauffement de la planète.
Les entreprises doivent désormais opter pour un « management environnemental » et réfléchir à leur mode de création de richesses : cycle de vie du produit, consommation d’énergie, gaspillage, gestion des déchets… Tout peut être pensé et optimisé pour limiter les impacts sur la biodiversité. Elles ont à y gagner, par exemple avec l’obtention d’une norme ISO sur un produit ou service.
Les gouvernements se mobilisent, eux aussi, pour réduire les consommations de ressources naturelles. Ils adoptent de plus en plus une politique climatique. Par exemple, des quotas carbone sont en vigueur, une loi énergie-climat a été adoptée, etc. Leur but : limiter le réchauffement.
Durabilité, RSE et environnement dans le numérique
Nous avons longtemps marginalisé les travaux de l’écologie scientifique. Ils influencent désormais le débat sur les changements critiques à court, moyen et long terme que nous devons apporter aux modèles de développement.
C’est particulièrement vrai en ce qui concerne la responsabilité sociétale des entreprises. La nécessité de prendre des décisions et des mesures influence l’élément de durabilité des stratégies de RSE. Résultat : meilleure performances énergétiques, préservation plus rigoureuse et durable de la biodiversité.
Ainsi, la prise en compte des considérations environnementales dans le numérique est de plus en plus forte. Le label « bas-carbone » a d’ailleurs été mis en place pour récompenser les entreprises vertes.
Les normes ISO indiquent, elles aussi, la prise en compte du développement durable. (exemple : Accord de Paris lors de la Cop21, Protocole de Kyoto, etc.). La lutte contre le réchauffement climatique est intergouvernementale.
L’éco-conception face à l’empreinte carbone web
Créer un site internet et choisir l’éco-conception web, c’est rechercher l’efficience pour diminuer l’impact environnemental. Obtenir le maximum de résultats avec le minimum de ressources possibles.
En d’autres termes, nous éliminons le superflu et nous nous contentons du nécessaire par l’efficacité énergétique. Voici des pistes à mettre en place pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre (GES) des sites internet. Elles permettent aussi d’arriver à une transition énergétique progressive.
Supprimez les fonctionnalités non essentielles
La première étape consiste à examiner l’importance de chaque élément. Pour ce faire, vous devez examiner à la fois les besoins des utilisateurs et les vôtres. Cette réflexion vous permettra de vous concentrer sur ce qui est vraiment important et précieux.
De nombreuses fonctionnalités apparaîtront rapidement comme étant inefficaces. Vous pouvez, par exemple, refuser les pages d’impression, les boutons de réseaux sociaux et l’intégration de Google Maps.
Cela constituera votre premier pas pour la lutte écologique et environnementale. À titre indicatif, vous pouvez aussi prendre connaissance et analyser les émissions de carbone que votre domaine produit grâce à divers sites.
Stockez vos données dans le cloud
Le cloud computing est parfois une excellente solution pour stocker les ressources nécessaires au fonctionnement d’un site web ou d’un service en ligne. En utilisant de tels systèmes élastiques, on évite de drainer inutilement des ressources.
Une telle approche est utile pour les images et les ressources statiques. Comme vous souhaitez réduire les données au minimum, le plus simple est de regrouper toutes les ressources statiques sur un seul service de stockage en ligne.
Épurez le design de votre site
Vous pourrez obtenir un design sobre et intuitif en ajustant le graphisme et l’ergonomie de votre site selon les principes de l’éco-conception web. Cet éco-design, s’applique aux templates des CMS (Système de gestion de contenu) ainsi qu’aux sites internet codés manuellement (HTML, CSS, etc.).
Le but est en outre de supprimer les effets superflus, notamment sur la page d’accueil. De plus, un site web qui respecte les principes de l’éco-conception doit disposer d’un responsive design, c’est-à-dire que son affichage peut changer pour s’adapter aux différentes tailles d’écran (ordinateur, tablette, smartphone). Ces éléments comptent pour la visibilité sur les moteurs de recherches.
Ne diversifiez pas trop vos polices de caractères, deux peuvent suffirent. Ces dernières nécessitent des ressources, ce qui signifie que plus d’énergie est nécessaire lors du chargement.
Limitez les requêtes à l’essentiel
La visite d’un utilisateur sur votre domaine entraîne automatiquement une requête HTTP, dans laquelle le serveur envoie tous les fichiers nécessaires à l’affichage de votre site web au navigateur du visiteur.
L’ouverture de tous les fichiers n’est pas obligatoire. En donnant la priorité à l’écoconception, vous avez la possibilité de retarder leur application sur vos pages web, par exemple avec vos fichiers Javascript ou CSS. Vous pouvez aussi simplement supprimer certains fichiers qui nuisent à la vitesse de chargement de vos pages internet.
Nous vous conseillons de réduire le nombre de requêtes effectuées pour chaque page afin de réduire le nombre de serveurs nécessaires au fonctionnement de votre domaine.
Choisissez un hébergeur vert
En France, les centres de données utilisent en moyenne 5,15 MWh/m2/an. À titre d’exemple, un data center de 10 000 m² consommerait environ autant d’électricité qu’une ville de 50 000 habitants.
Et rien que pour les refroidir, nous consommons 40% de cette électricité. Bien qu’elles ne soient pas très écologiques, ces machines sont cruciales pour le secteur, car elles rassemblent et compilent des données.
Nous parlons souvent de sociétés bien connues dans le secteur de l’hébergement web, telles que OVH ou O2Switch. Cependant, il existe des solutions moins connues qui possèdent leurs propres caractéristiques.
Parmi elles, certains hébergeurs adoptent une position écologique et proposent des incitations en faveur de la transition écologique (plan climat énergie), notamment en réduisant leur consommation énergétique.
Un service français appelé Ikoula propose d’héberger votre domaine internet dans des data-centers qui utilisent des énergies renouvelables (exemple : la biomasse).
Leurs serveurs fonctionnent grâce à des matériaux à faible consommation d’énergie et ils ont mis au point des stratégies internes créatives de réduction des émissions de CO2 (dioxyde de carbone). Le but est de limiter au maximum le bilan carbone de l’hébergement. Ce type d’initiative permet de lutter contre le dérèglement climatique.
Créez des contenus légers et adaptés au web
Certaines ressources demandent plus d’efforts à charger que d’autres. Par exemple, les images ont plus de poids que le texte brut.
La ressource la plus courante qui est incontestablement la plus lourde est la vidéo. Évitez d’intégrer directement des vidéos sur vos pages web ; utilisez plutôt des liens pour condenser la taille de votre page.
Veillez à ce que les vidéos que vous décidez de conserver sur votre domaine ne soient pas en lecture automatique. Les utilisateurs lanceront ces dernières manuellement pour éviter de charger des ressources supplémentaires.
Les webmasters utilisent encore fréquemment des images non optimisées pour internet. Utilisez autant que possible les formats WebP ou JPG car ils vous permettent de conserver l’excellente qualité de vos images tout en minimisant leur poids et contribuer ainsi à l’éco-conception web.
Vous pouvez facilement réduire le poids d’une image de 90% en la compressant ou en changeant son format. Vos pages se chargeront beaucoup plus rapidement, ce qui est un avantage simple, rapide et utile.
Ce critère est d’ailleurs important pour le référencement naturel (SEO) de votre site. Appliquer cette astuce en permanence permet d’atténuer les émissions polluantes pour l’environnement.
Ne générez pas de page 404
Nous vous conseillons de réduire la taille de votre page 404 au maximum, voire de vous en passer. Le serveur répond en effet avec cette dernière, qui est parfois plus grande que la ressource demandée lorsque le navigateur demande une ressource qui n’existe pas (comme une image, une feuille de style CSS, un fichier JavaScript, etc.).
En outre, certains CMS tentent de récupérer la page demandée en exécutant leur processus de recherche de contenu (dans la base de données).
En conséquence, le serveur exécute son code, on accède à la base de données et une page HTML dynamique se génère. Tous ces processus consomment de la RAM, du CPU et de la bande passante.
Dans une démarche d’écoconception, évitez les pages 404 dynamiques, que l’on adapte au contenu de l’URL. Utilisez plutôt une page 404 unique et statique. Cela contribue à lutter contre le réchauffement climatique.
Allier écologie et numérique, une option de plus en plus courante
Les émissions mondiales de CO2 augmentent en raison de la technologie numérique. En mettant en œuvre une stratégie d’éco-conception web, vous vous engagez personnellement à réduire ces impacts.
Chacun doit réduire ses émissions. À l’heure où les énergies renouvelables ont toute leur importance, nous vous conseillons de vous inscrire dans la même démarche.
Selon diverses études, l’écosystème numérique contribue jusqu’à deux fois plus que le transport aérien aux émissions mondiales de GES, qui varient de 2 à 4 % (avant Covid-19).
On évalue l’empreinte carbone de l’industrie numérique en France à 15 millions de tonnes d’équivalent de rejets de CO2 par an, soit environ 2 % des émissions nationales, selon un rapport présenté au Sénat.
Nous vous conseillons de faire appel à une agence web spécialisée pour lancer votre site internet professionnel. Vous pouvez aussi effectuer une refonte de vos pages web.
Vos réflexions inspireront de nouvelles fonctionnalités pour créer une solution numérique plus responsable et inventive tout en offrant des performances équivalentes.
Une norme que Google considère désormais comme essentielle pour favoriser le référencement naturel (SEO) de votre site vitrine ou de votre site e-commerce. Vous pouvez mesurer votre notoriété sur les moteurs de recherches grâce à des outils indispensables tels que Google Analytics.
Votre engagement contre le changement climatique aura par la même occasion un effet positif sur votre image. En recherchant l’efficacité énergétique, votre site internet sera plus respectueux de l’environnement. C’est ce que recherchent de plus en plus de consommateurs. Ils se préoccupent en effet de plus en plus des initiatives qui se tournent vers l’écologie.