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Depuis la sortie de ChatGPT, un grand nombre de travailleurs se posent légitimement la question sur l’avenir de l’intelligence artificielle dans le monde du travail. Les métiers administratifs et manuels sont-ils voués à disparaître ? L’Homme peut-il continuer à collaborer avec les machines ou ces dernières vont-elles l’évincer pour de bon ? Comment vivre avec cette transformation numérique ?
Nous allons nous projeter dans un probable futur, où les robots se sont imposés dans cinq grands domaines professionnels : santé, éducation, industrie, commerce et transport. Pour chaque secteur, nous étudierons les bienfaits de cette nouvelle technologie avant de les nuancer par de futurs enjeux.
Une santé mieux prise en charge grâce à l’intelligence artificielle
L’Intelligence Artificielle surveille en permanence notre état de santé. Les montres et patchs connectés regorgent d’applications qui mesurent différents facteurs de notre physiologie. La fréquence cardiaque, le taux d’oxygénation de notre sang ou le temps consacré aux efforts et au sommeil sont les paramètres les plus récurrents. Et, grâce aux dispositifs connectés par Bluetooth, les gadgets les plus récents peuvent contacter automatiquement les urgences en cas d’accident.
Les professionnels de la santé (médecins, infirmiers) ont accès à des logiciels qui les aident dans la prise en charge des patients. Ces bases de données sont actualisées afin d’établir des diagnostics toujours plus précis et des traitements efficaces. L’automatisation des tâches administratives fournit un gain de temps considérable pour se recentrer sur des activités purement médicales (auscultation, opération).
Au-delà des évaluations, la technologie sert à traiter des pathologies difficiles à soigner avec nos moyens actuels. L’IA garantit l’assistance, la précision et la sécurité pour des chirurgies délicates comme la mise en place d’implants ou l’opération sur un œil. Avant d’installer le patient sur la table, il passe par l’imagerie médicale où les algorithmes établissent une radio précise de son organisme. L’image est de meilleure qualité et, grâce au deep learning, les erreurs d’interprétation sont de moins en moins fréquentes.
Une éducation plus interactive
Grâce à de nombreuses plateformes déjà existantes (UTIFEN, Coursera, AlloProf, etc.), l’école est plus que jamais centrée autour de l’élève et de ses besoins. L’apprenant accède à un vaste répertoire de cours en ligne, d’exercices personnalisés et d’évaluations qui renseignent régulièrement le niveau de ses compétences. Il peut également visionner des interviews de techniciens dans différents secteurs, afin d’affiner son projet professionnel.
L’enseignant garde la main sur ses ressources et sur l’accompagnement de ses étudiants. Il peut modifier une partie de son cours en ligne si l’algorithme l’informe que ses élèves commettent trop d’erreurs sur une connaissance donnée. D’autres alertes sont programmées pour identifier et suivre attentivement ceux qui risquent de décrocher, à partir de leurs données personnelles. Des dispositifs de soutien permettent de répondre à leurs besoins et, si nécessaire, des chatbots sont disponibles à tout moment pour réagir à leurs questions.
L’IA remplit les tâches administratives basiques comme les bulletins ou les absences des élèves. Par conséquent, les professeurs peuvent davantage se concentrer sur la relation avec leurs élèves et proposer plus d’activités pédagogiques. L’expérience et l’acquisition des connaissances se déroulent dans des univers virtuels, ce qui permet de capter l’intérêt des élèves par leur caractère ludique. Apprendre l’histoire en s’immergeant dans des jeux vidéo de qualité ou simuler des expériences scientifiques permettent d’acquérir des connaissances de façon plus captivante. Cependant, l’enseignant reste garant de la fiabilité de ses outils et sensibilise l’esprit critique de son groupe.
Une industrie 4.0 plus productive
Les robots se sont installés dans la majorité des industries : agroalimentaire, automobile, construction, etc. L’automatisation des tâches permet l’augmentation de la productivité. Les programmes détectent des anomalies et se chargent de la maintenance prédictive, en anticipant les défaillances et en prévenant le vieillissement des équipements.
Les coûts de production et d’exploitation sont réduits et la gestion des ressources est rationalisée. Cela permet de répondre aux défis écologiques car les algorithmes optimisent la gestion des déchets et la consommation énergétique des bâtiments. Les produits fabriqués à la chaîne sont de meilleure qualité car l’ordinateur surveille la production en temps réel, trace les marchandises et minimise les défauts de fabrication.
Les ouvriers craignent, à juste titre, de perdre définitivement leurs emplois dans le secteur secondaire. Pourtant, les machines restent sous la responsabilité d’employés mieux qualifiés. Désormais épargnée par les tâches à faible valeur ajoutée, le reste des équipes peut mieux se concentrer sur le cœur de son métier. La sécurité est renforcée grâce à une meilleure vigilance et une plus grande prévention des applications. Avec une meilleure production et une augmentation du chiffre d’affaires, les travailleurs peuvent prétendre à une revalorisation de leurs salaires.
Un commerce plus proche de son client
Face à des consommateurs plus exigeants, les commerçants préfèrent soigner la relation avec les plus fidèles. Grâce à leur big data, il est capable de reconnaître un acheteur donné et de lui proposer des produits personnalisés en fonction de sa navigation (gestion des cookies).
Les chatbots, comme Watson (produit par IBM), jouent le rôle d’hôte intermédiaire entre le client et son commerçant. Pour le premier, non seulement ils lui suggèrent des articles en fonction de ses préférences, mais ils échangent avec lui pour le SAV. Cette application peut être vocale ou se faire par écrit. Pour le deuxième, ils se chargent du suivi des commandes et le soulagent d’une communication à distance. Le marchand peut consacrer plus de temps aux visiteurs présents dans sa boutique.
Les assistants virtuels (comme WiziShop), quant à eux, aident les prospects à trouver un article ou un service au meilleur prix. Leur programme guide le démarcheur jusqu’à assurer une vente au bout du processus. Ainsi, celui-ci se satisfait de sa visite optimisée et décide de devenir fidèle à la boutique. Quant au commerçant, il suit en permanence le stock et le parcours de ses produits.
Il peut programmer une modification des prix à une fréquence plus ou moins régulière, afin de tenir ses clients en haleine. Ce programme peut également créer du contenu SEO qui servent à propulser le site e-commerce dans les premières positions des moteurs de recherche. L’objectif est d’améliorer le taux de conversion du domaine.
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Des transports plus autonomes et intelligents
Les supercalculateurs intégrés dans les véhicules sont capables de conduire le véhicule en toute autonomie, pour la sécurité et le confort des passagers. Ils traitent en permanence des informations relatives au freinage d’urgence, à la détection des lignes blanches, à l’allumage des phares, etc. Le conducteur peut tranquillement se reposer dans sa voiture après une dure journée de travail ou durant un long voyage.
Les voies de communication sont surtout empruntées par des transports en commun intelligents. En dehors des métros, des tramways et des bus, le convoi de véhicules autonomes sur l’autoroute permet un trafic plus fluide et permanent. Certes, seul un chauffeur routier est nécessaire pour guider ce peloton, mais ses collègues restent responsables de l’acheminement des camions vers l’axe principal. Des contrôleurs gèrent la circulation de cette flotte et assurent l’accueil et la sécurité. Les conducteurs, quant à eux, bénéficient d’une charge de travail plus condensée et prévisible.
Pour répondre à la diminution des stocks de carburant, les véhicules sur l’autoroute se connectent sur un vaste réseau de caténaires ou de rails souterrains. Les deux supports fournissent de l’électricité à l’instar des réseaux urbains. Cette solution permet de réduire radicalement le rejet de CO2 dans l’atmosphère.
Les inconvénients et les enjeux pour l’avenir de l’Intelligence artificielle
La place des travailleurs
L’intelligence artificielle traite de manière automatique les tâches les plus répétitives et chronophages des métiers. Malgré son aide considérable, les salariés peuvent déplorer leur propre perte d’autonomie, une perte de sens de leur métier, voire une intensification de leur travail. Les menaces pèsent indubitablement sur les emplois les moins qualifiés. Il est donc nécessaire de former ces actifs pour leur attribuer de nouvelles responsabilités : veiller à la bonne exécution des tâches faites par la machine.
L’éthique et la protection de la vie privée
À cause de son application récente, les gouvernements et les ministères de justice réfléchissent à la manière de légiférer l’impact et la responsabilité de l’intelligence artificielle dans notre société. L’une des préoccupations les plus primordiales reste la gestion et la sécurisation des données personnelles. Comment assurer l’infaillibilité d’un tel cloud ?
Les erreurs possibles de l’IA
Malgré leur évolution constante, les logiciels nourrissent leur base de données à partir d’informations antérieures à une date donnée. Entre les mises à jour qui tardent à arriver et les sources récoltées sur des sites peu fiables, le superordinateur est loin d’être juste. Voilà pourquoi il est important de conserver un esprit critique sur les réponses du logiciel. Un réflexe qui doit s’acquérir dès le plus jeune âge, à l’école.
Le coût
En plus des questions juridiques, les industries ont encore du mal à adopter cette technologie à cause du budget pour se la procurer et l’entretenir. Néanmoins, le marché n’est qu’à ses débuts et la confiance semble de plus en plus progresser (voir étude Ernst & Young) vers l’avenir de l’intelligence artificielle dans de nombreux domaines.